Louis Médard

Louis Médard 1768 - 1841

Originaire d’Aigues-Mortes, la famille de Louis Médard s’installe à Lunel au XVIIe s. où il naît en juillet 1768. Il est le dernier fils d’une famille protestante de  commerçants. Le jeune Louis Médard reçoit une éducation classique et protestante. Il suit les cours du pasteur Rabaud St-Etienne de Nîmes. Élève doué, il reçoit en cadeau de fin d’études les œuvres de Virgile : premier livre de sa future collection.

Voué au commerce, il  fonde à Montpellier la maison Médard & Parlier en 1801. Il fait fortune dans le négoce de gros d’Indiennes et de soies. Il épousa en 1807,  Jeanne-Jacqueline Fillietaz, fille d’un négociant suisse protestant installé à Anvers, qui lui ouvrit de nouveaux marchés. Il sillonne l’Europe à la recherche des meilleurs producteurs textiles mais aussi de nombreux livres.  Il décède sans descendance en 1841 et lègue sa bibliothèque à sa ville natale. 

Louis Médard, bibliophile, un don unique pour la ville de Lunel.

Sa volonté était d’aider à l’instruction des habitants de Lunel : « Puisse-t-elle, à l’aide d’un nouveau collège, augmenter dans ma ville natale, le nombre de bons citoyens utiles à leur patrie ».

Bibliophile érudit et averti, il achète les livres pour la rareté et le contenu. Il en préface plusieurs de sa main, témoignant de ses choix ce qui donne une dimension anthropologique et sociologique rare à cette collection. Louis Médard confia ses ouvrages aux soins d’illustres relieurs comme Bauzonnet, Bozerian, Simier ou Thouvenin pour les protéger des méfaits du temps.

Sa bibliothèque est constituée de 4 871 ouvrages dans de nombreux domaines : histoire, belles lettres, sciences et art, théologie, etc.  Il possède un exemplaire de l’Histoire Naturelle de Buffon.

Lors de sa donation, il rédige deux catalogues à l’intention du maire de Lunel : un Grand catalogue pour la diffusion publique et un Petit, inventaire des livres à ne pas mettre entre toutes les mains….

Ces ouvrages qu’il conservait dans un petit cabinet secret : son « enfer » étaient des livres licencieux qu’il juge  «dangereux » : des livres prohibés après le Révocation de l’Edit de Nantes, des pamphlets ou réflexions polémiques sur l’église catholique, etc.

Non dispersée, cette bibliothèque est aujourd’hui l’un des trésors culturel de la ville de Lunel, conservée dans le Musée Médard, Musée de France.